L’arrivée à cuzco
Pour avoir la chance de découvrir Cuzco et sa magnifique vallée sacrée, il faut savoir qu’il y a deux options. Il est possible de prendre le bus ou l’avion. L’avion est le moyen le plus rapide mais également le plus cher. Niveau acclimatation, on ne vous le conseille pas car il s’avère être le plus rude. En effet, passer du niveau de la mer à 3400m d’altitude en 1 heure, ça peut être difficile à supporter. Pour ces raisons, nous choisissons de prendre le bus tout en sachant que la route est assez mauvaise. Nous prions pour ne pas être malades…
À 23h, nous montons dans le bus. Les sièges sont hyper confortables, rien à voir avec les bus Macron français. Position allongée, plaid, coussin. Le grand luxe ! Le sommeil vient assez rapidement mais au bout de quelques heures, les virages s’amplifient et nous commençons à nous sentir mal. On vous assure que le trajet a été très long. On nous propose un remède d’alcool à se mettre sous le nez. Pas très efficace… Puis vient l’heure du petit déjeuner, on nous distribue des tartines avec du beurre. Autant vous dire que quand on a mal au cœur, ce n’est pas le repas idéal. On s’abstient et on sert les dents, plus que quelques heures. Le beurre s’étale sur les tartines de nos voisins, on n’est pas loin du malaise. On ferme les yeux et on attend patiemment la fin de ce long périple. Quelques heures plus tard : « Bienvenidos a Cusco ». Le panneau tant attendu !
L’acclimatation
Ici, le mal de l’altitude peut vite se faire sentir. Pour éviter d’être malades, nous buvons beaucoup d’eau et de thé à la coca. Les trois premiers jours, nous évitons les efforts trop intenses afin de s’habituer doucement. Nous restons dans la ville de Cusco, il y a tant de choses à visiter. Le charme de la ville opère, l’ambiance est agréable, nous nous y sentons comme chez nous. Mais à Cusco, ça monte tout le temps et avec l’altitude on devient vite essoufflé. Une dizaine de marches et on a l’impression d’avoir couru un marathon. On se demande alors comment on va réussir à gravir le Machu Picchu…
En prenant toutes ces précautions, nous n’avons heureusement pas été malades. Parés pour commencer les treks !
Le nouvel an à Cusco
En cette fin de mois de décembre, nous arpentons les ruelles du quartier de San Blas afin de trouver une auberge pour plusieurs jours. Dans les hauteurs de la ville, ce quartier est très tranquille et très agréable pour flâner. De petits restaurants typiques, des magasins artisanaux et de multiples auberges. Pan’tastico nous ouvre ses portes. Alex, un des employés et aussi expatrié français, nous accueille chaleureusement et nous fait visiter les chambres. L’endroit semble parfait pour passer quelques jours. C’est ici que nous réservons alors pour plusieurs nuits.
Cette même journée, nous rencontrons également par hasard Caroline, une blogueuse, elle aussi en tour du monde. Nous correspondons depuis le début de notre voyage. C’est assez surprenant de se retrouver ici dans une toute petite rue de Cusco. Après s’être raconté nos aventures de voyage, elle décide alors de nous rejoindre à Pan’tastico.
L’auberge recevant beaucoup de français, c’est en leur compagnie que nous passons le nouvel an, autour d’un apéritif composé de Prosecco, chips et guacamole. Tout ce qu’il y a de plus banal et pas très original pour un réveillon du jour de l’an mais entourés de français, on se sent un peu comme à la maison et c’est assez agréable. Nous allons ensuite manger une raclette à quelques mètres de là, en compagnie de Caroline. Ah ! On en a rêvé depuis des semaines de cette raclette ! Quelle agréable sensation de retrouver des produits de chez nous ! Le restaurant ferme ses portes le 1er Janvier 2018, c’est le dernier service avant le retour des gérants en France.
Pour passer le cap de la nouvelle année en beauté, à minuit, nous nous retrouvons tous sur les hauteurs de San Blas afin d’admirer les multiples feux d’artifice. Ici, à Cusco, il n’y a pas qu’un feu d’artifice. En effet, chaque quartier, chaque habitant tire le sien depuis chez lui et c’est toute la ville qui s’illumine ! Quoi de plus original ? Nous avons passé le nouvel an à Cusco !
La vallée sacrée
A Cusco, il n’y a pas que le Machu Picchu à visiter, loin de là. On pourrait y passer plusieurs semaines sans s’ennuyer. Alors en à peine 10 jours, nous avons dû faire des choix. Après quelques jours à flâner et à découvrir la ville, nous partons à la découverte de la vallée sacrée.
Chinchero
Nous empruntons un taxi collectif pour nous rendre dans le village de Chinchero. Un premier arrêt dans un atelier artisanal nous permet d’apprendre les étapes de fabrication des vêtements en alpaga. De la laine tout juste tondue en passant par la teinte avec des ingrédients entièrement naturels, nous regardons ces femmes manier la laine à la perfection.
Après le village, se trouvent les ruines accessibles normalement grâce au fameux boleto turistico. Nous n’étions pas au courant qu’il fallait payer pour ce site mais aucun contrôle n’a eu lieu, la visite a donc été gratuite. Mais ce qui nous a le plus plu, c’est la rando qui débute derrière le site (merci Maps.me). Environ 3h de descente entre les montagnes. Nous n’avons croisé personne, c’était un vrai plaisir. L’arrivée se fait dans le village d’Urquillos et de là, vous pouvez prendre un collectivo pour rejoindre les Salineras.
Nous conseillons vraiment ce site avec la petite randonnée « gratuite »en bonus.
Les salineras de Maras
La plupart des personnes venant visiter les salineras le font en taxi. En effet, vous en trouverez qui font la navette de la route principale vers le site. Ils vous attendent pendant que vous visitez et vous ramènent à la route principale. Nous avons préféré y aller en marchant, par l’autre côté. Un tuk-tuk nous a déposé à l’entrée du chemin. Moins d’une heure est ensuite nécessaire pour arriver sur le site.
Le site est très grand et vraiment impressionnant. Le principe est le même qu’en France, il consiste à ramasser le sel mais le fonctionnement est un peu différent du fait de l’architecture en escalier. Nous observons les hommes faire des allers retours en remontant les sacs de sel sur leur dos. Le travail a l’air difficile mais le lieu est grandiose.
Tambomachay / Puca Pucara / Qenqo / Sacsayhuaman
Ces quatre noms un peu farfelus sont tous des sites archéologiques proches de Cusco. Pour tous les visiter, l’idéal est de commencer par Tambomachay, celui qui se trouve le plus loin. Un colectivo peut vous y déposer. Les autres sont sur le chemin pour redescendre vers la ville. Le sentier qui les relie les uns aux autres et qui ramène vers la ville est très agréable. Vous y croiserez des ânes, des lamas et des alpagas. La visite prend environ une demie journée et se termine par le site le plus grand, Sacsayhuaman. Sa construction reste encore un mystère aujourd’hui car il est composé de blocs gigantesques pesant plusieurs tonnes, parfaitement taillés, tous bien emboîtés les uns dans les autres. A l’époque, aucune machine n’a pu permettre de les amener ici. Nous sommes vraiment interpellés par ce mystère (enfin surtout François). Après la visite, quelques minutes suffisent à rejoindre Cusco.
Le Machu Picchu
Le 1er Janvier 2018 au matin, nous partons vers le Machu Picchu. Il y a différentes options pour s’y rendre. Soit vous n’avez pas beaucoup de temps mais de l’argent et vous choisissez le train. Soit vous avez un peu plus de temps comme nous mais moins d’argent et vous choisissez le bus. Il y a aussi différents treks de plusieurs jours, que nous ne ferons pas.
Depuis Cusco, pour 10 euros par personne, les bus partent vers 8h le matin et il faut environ 7h pour se rendre à Hydroelectrica. La route est assez dangereuse surtout sur la fin où elle se transforme en chemin de terre et les falaises sont très (très) proches. Pour croiser d’autres véhicules, nous avons eu quelques grosses frayeurs, les roues à 1 ou 2 cm du vide. À Hydroelectrica, 2 solutions sont encore possibles. Soit vous prenez le train pour rejoindre Aguacalientes, le village du Machu Picchu soit comme nous, vous voulez économiser au max et alors vous marchez le long des rails. Cette solution, bien qu’étonnante est choisie par beaucoup de voyageurs. Nous nous retrouvons donc à marcher le long des voies de chemin de fer et nous sommes loin d’être les seuls. Il est impossible de se perdre, il suffit de suivre les rails. Il n’y a pas besoin d’être particulièrement entraîné pour le faire, c’est plat mais on marche dans les cailloux, cela peut juste s’avérer un peu fatiguant pour les chevilles.
Au total, après 10 heures de trajet, nous sommes bien contents d’arriver à Aguacalientes, village du Machu Picchu. Avec 1h de retard, le conducteur à du réparer son van avant d’attaquer les flancs de montagnes.
Nous mangeons dans un très bon restaurant « Mapacho Craft Beer ». François déguste un très bon burger d’alpaga tandis que je mange un Aji de Galina, plat de poulet en sauce avec des pommes de terre, un vrai délice. En plus, un service au top avec quelques mots de français.
Le lendemain, c’est parti pour l’ascension du Machu Picchu. Les 1800 marches ne nous font pas peur, nous décidons de monter à pieds. Ça se mérite le Machu ! 24 euros d’économisé !
Selon les locaux et les guides la montée prend entre 40 minutes et 1 heure. Le sentier coupe la route empruntée par les bus et n’est fait quasiment que de marches. Le début est assez rude et puis au fur et à mesure, les jambes s’habituent et c’est la tête qui fait le reste. On rencontre quelques personnes mais le sentier est plutôt tranquille car la plupart des gens utilise le bus. En effet, arrivés en haut, en sueur, on voit que ceux qui sont venus en bus sont bien plus nombreux et un peu plus en forme aussi.
Nos billets en mains, nous entamons alors la visite. Le ciel est assez couvert, quelques parcelles de ciel bleu sont visibles mais restent timides. Nous commençons par le mirador. Beaucoup de touristes à cet endroit là, tous en train de prendre LA photo du point de vue habituel. François s’amuse à les photographier. (On vous montre les faces cachées du Machu.) Nous montons davantage et là Wahou ! Cette immensité ! On s’assoit quelques minutes pour observer, simplement observer (et se reposer aussi ^^). Nous réalisons à quel point il est fou de trouver un site si merveilleux et mystérieux à la fois dans un endroit aussi reculé. Nous poursuivons en prenant un chemin peu fréquenté, celui menant au pont des Incas. Les montagnes sont à pic. De là-haut on aperçoit même le village d’Hydroelectrica où nous étions la veille. Ça paraît vraiment loin ! On profite un long moment de la vue puis rejoignons le centre du site. Nous nous baladons dans les différentes parties du site. Des gouttes commencent à tomber. Malheureusement, c’est sous la pluie que nous terminons la visite. La descente des marches jusqu’au village s’avère alors un peu glissante. En rentrant à l’hôtel, c’est en regardant un documentaire sur le Machu que nous complétons nos connaissances (ça coûte moins cher qu’un guide !). Nous apprenons en même temps qu’un accident de bus a eu lieu près de Lima et a fait de nombreux morts et blessés. Ajouté à la route dangereuse qu’à emprunté le bus la veille, nous n’en menons pas large en pensant au trajet retour. Ni une ni deux, nous décidons de prendre le train pour rentrer, cela sera certes un peu plus cher mais plus sécurisé. Et nos familles seront plus rassurées. Cela nous aura aussi permis de tester les deux facettes du transport. L’un bien trop touristique à notre goût ! On vous laisse deviner lequel.
De retour à Cusco nous retrouvons nos petites habitudes, comme si nous revenions à la maison. Après 4 mois de voyage, chaque hôtel de plus de 2 nuits devient un peu notre chez nous. On y retrouve Alex, Caroline, et la famille française ainsi que le couple de voyageur Prescillia et Christopher. Toute la famille Française réunie. Nous resterons à Cusco encore quelques jours pour visiter le Temple du Soleil celui qui a inspiré Hergé et fait voyager beaucoup d’enfants.
Puis nous organisons la suite du voyage, réservation du van pour la Nouvelle-Zélande, des avions, de l’itinéraire. Toutes les tâches qui, après quelques mois deviennent un quotidien. Le temps passe vite et demain nous partons voir le plus haut lac du monde, le Titicaca.
La vidéo pour ceux qui ne veulent pas lire
Notre expérience avec PeruRail
Notre aventure en train ne s’est pas arrêtée aux deux heures passées à bord. Nous partageons notre expérience afin que cela n’arrive pas à l’un d’entre vous.
Lorsque vous achetez votre billet en ligne sur PeruRail, vous recevez un email + votre e-billet en PDF à échanger en gare. Dans le long e-mail est écrit (en espagnol) qu’il faut se présenter 1h avant. Sur le billet et dans les hôtels on vous dira 30min. La réalité est qu’à l’heure du départ il y a beaucoup de monde et peu de guichets d’ouverts. Le guichetier refusera catégoriquement d’imprimer votre billet à 15min avant le départ. Résultat nous avons dû racheter un billet pour le prochain train au plein tarif (85$/ personne) alors que nous avions eu le premier à seulement 45$/personne qui finalement, nous aura servira à rien.
Après 20min de discussion avec le guichetier, ce dernier accepte de faire un dossier à transmettre au responsable de clientèle de Cusco. Aussitôt arrivés à Cusco nous allons voir ce supérieur qui nous enverra vers le directeur de l’agence. 15min de discussion pour apprendre qu’il transmet notre dossier au siège pour analyse et qu’ils reviendront vers nous par email dans quelques jours.
En effet, 3 jours plus tard nous recevons un email nous informant d’un remboursement de 10% du premier billet. soit 9$ sur les 260$ dépensés ! Nous répondrons que ce « geste » ne nous convient absolument pas et que nous n’hésiterons pas à publier un article sur PeruRail à la communauté française. Après 2 semaines nous venons de recevoir une réponse positive, nous allons être remboursés des 170$. L’histoire sera longue mais finira bien. Un service client à l’écoute dès lors que le ton monte un peu.
L’experience PeruRail est certe, beaucoup plus rapide que les bus locaux, moins dangereux mais beaucoup plus touristique. Défilé de pulls d’Alpaga dans le wagon aux claquements de mains des plus aisés, service du petit déjeuner inclus et vitres panoramiques. L’actualité nous à poussé à prendre ce train nous avons regretté puis finalement apprécié un peu de confort.
On a aimé :
Flâner dans les rues de Cusco
Les petits restaurants français pendant les fêtes de fin d’année
Rencontrer des voyageurs français le temps de quelques jours
Se poser au même endroit pendant plus d’une semaine
On a moins aimé :
La route dangereuse pour aller au Machu Picchu
Le temps pas toujours clément
Le principe du boleto turistico
Nos mésaventures avec PéruRail